Sergueï Paradjanov

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Sergueï Paradjanov
Sergueï Paradjanov
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Anglais: Paradjanov Sergei
Arménien: Փարաջանով Սերգեյ Հովսեփի
Date de naissance : 09.01.1924
Lieu de naissance:' Tbilissi, Géorgie
Date de la mort : 21.07.1990
Lieu de la mort: Erevan, Arménie
Brève :
Peintre, Metteur en scène, Scénariste


Biographie

Sergueï Paradjanov (Sargis Hovsepi Parajanyan )est né le 9 janvier 1924 à Tbilissi, en Géorgie, de parents arméniens. Il est immensément doué aussi bien pour la musique que pour la peinture dès son plus jeune âge. Ses parents étaient imprégnés de culture. En 1950, Paradjanov se marie avec Nigyar Kerimova, à Moscou. D’origine musulmane tatare, elle se convertit à la religion orthodoxe pour l’épouser. Elle sera plus tard assassinée par des parents qui ne lui ont pas pardonné cette conversion. En décembre 1973, Paradjanov, accusé de « trafic d’icônes, de devises, de marché noir, d’incitation au suicide, d’homosexualité, d’agression sur la personne d’un fils de dignitaire du régime, de propagations de maladies vénériennes ». En fait le régime soviétique lui reproche de promouvoir un nationalisme dangereux pour lui qui a raboté les consciences et les traditions, l’histoire et l’art. Déjà inquiété en 1948 pour homosexualité, il effraie la bonne morale dite révolutionnaire, mais surtout il refuse de se plier aux normes. Après six mois de prison préventive il est condamné le 25 avril 1974, après un procès à huis clos, à cinq ans de travaux forcés en Ukraine dans un des camps les plus sévères de la « Kolyma » (le royaume du goulag), le camp de Dnipropetrovsk au milieu des prisonniers de droit commun, des criminels. Pendant ces années de prison il est transféré d’un camp à l’autre, humilié, battu. Lui résiste grâce à la création et réalise des œuvres d’art. D’abord bien sûr des collages miniatures avec les matériaux de récupération trouvés au hasard des camps. Puis comme le régime s’inquiète des protestations du monde occidental, on le garde prisonnier certes, mais avec une condition moins sévère. Cela lui permettra de trouver d’autres matériaux, de donner des cours aux autres prisonniers qui le vénèrent. Pris pour un illuminé, un fou paisible, il survit par son imaginaire, dans son imaginaire. La pression sur le régime devenant trop forte, il est libéré le 30 décembre 1977, après quatre ans et 11 jours de prison. L’action de Louis Aragon et Elsa Triolet auprès de Brejnev aura été courageuse et déterminante, merci à eux au moins pour cela. Il devient « prisonnier sur parole » pendant 11 mois et 18 jours plus tard. Libre, mais pauvre, sans travail aucun, il s’installe en Géorgie, dans sa maison natale, c’est-à-dire dans la cuisine de sa mère, mais il lui est interdit de tourner le moindre film et encore plus d’émigrer. Il est vite réincarcéré pour la troisième fois en février 1982 dans une prison à Tbilissi. Grâce à une nouvelle campagne occidentale pour sa libération, il retrouve la liberté neuf mois plus tard. Quand il ressort, ses amis découvrent un homme presque fini, diabétique, cancéreux, mais non désespéré. Ses merveilleux amis géorgiens le soutiennent, le réconfortent. Il multiplie alors sa production de collages, de tableaux, de costumes de scènes, de scénarios. À partir de 1984 sous le régime de la Glasnost de Gorbatchev, et surtout grâce à ses protecteurs géorgiens, Paradjanov est autorisé à travailler à nouveau: il réalise alors La Légende de la forteresse de Suram (1984) presque vingt ans après Sayat Nova. En février 1988 il est autorisé pour la première fois à quitter l’URSS , et va participer à quelques festivals en son honneur (Munich, Paris, Londres, Rotterdam, New York…). Son dernier film Confession, commencé dans sa propre maison en juin 1989, restera inachevé. Son disciple Mikhaïl Vartanov en fera un bel hommage Le dernier Printemps en 1992. À bout de forces, épuisé et malade, il est transporté dans un hôpital à Paris par avion sanitaire. Il ne peut être guéri de son cancer du poumon en phase terminale et demande à être rapatrié à Erevan. Il y meurt à 66 ans une semaine après, le 20 juillet. 50 000 personnes vont suivre ses funérailles. Une Maison Musée de Paradjanov sera ouverte à Erevan en 1991.

Education

Entre 1939 et 1945 il étudie le chant et le violon au conservatoire, apprend la peinture, et suit des cours de chorégraphie. Il entre en 1946 à l’Institut d’études cinématographiques de Moscou, le V.G.I.K., où il sera l’élève d’Igor Savtchenko, de Mikhail Romm et d’Alexandre Dovjenko. Il obtient son diplôme en 1952. Il commence à faire des films dès 1954, mais il reniera tous ses « essais » jusqu’à l’aboutissement de 1964. Il quittera Moscou pour l’Ukraine à la suite d'un malheur familial.


Filmographie

  • Rhapsodie ukrainienne (1961)
  • Une fleur sur la pierre(1962)
  • Les Chevaux de feu (Les ombres de nos ancêtres oubliés(1964)
  • Les Chevaux de feu (1965)
  • La Couleur de la grenade (Sayat Nova) (1968)
  • La Légende de la forteresse de Souram (1984)
  • Arabesques sur le thème de Pirosmani (1985)
  • La Légende de la forteresse de Souram (1986)
  • Achik Kérib, conte d'un poète amoureux (1988)
  • Paradjanov: Le Dernier printemps (segment La Confession) inachevé et mis en hommage par Mikhaïl Vartanov (1992)
  • Paradjanov, le dernier collage (1995)



Bibliographie